Voici une activité vraiment sympa qui vous permettra de gagner de l’argent tout en travaillant en plein air, mais surtout en contribuant à la protection de la nature. Mais attention cependant, car devenir apiculteur ou apicultrice ne s’improvise pas, il y a des choses que vous devez impérativement savoir et apprendre avant de vous lancer. C’est ce que nous allons voir, ainsi que d’autres points importants, dans cet article.
- Voilà le programme
- C’est quoi un apiculteur ?
- Quelles sont les conditions requises pour devenir apiculteur/apicultrice ?
- Dois-je demander un permis ou suivre une formation ?
- Comment trouver une formation d’apiculteur ou apicultrice ?
- Comment bien démarrer votre activité d’apiculteur ?
- Où et comment vendre votre miel ?
- 9 conseils pour réussir comme apiculteur/apicultrice
- Glossaire
- Conclusion
- EcoConseils
- Le pour et le contre
- Récap des infos
C’est quoi un apiculteur ?
Vous en avez certainement déjà vu en vrai ou à la télé, ce sont ces drôles de personnes qui se baladent en tenue d’astronaute avec une cafetière à la main d’où s’échappe de la fumée blanche (l’enfumoir). Plus sérieusement, l’apiculteur ou l’apicultrice est une personne qui s’occupe d’élever des abeilles mellifères (qui produisent du miel), à titre professionnel ou amateur. Le principal but ici est de récolter du miel, mais l’élevage d’abeilles permet aussi de récolter d’autres produits dérivés et très utiles comme :
- De la cire : une substance sécrétée par les glandes « cirières » des abeilles, situées sur leur abdomen, qu’elles utilisent pour construire les alvéoles des ruches. Pour nous, cette cire sert notamment à créer des produits cosmétiques protégeant la peau, fabriquer des bougies, des savons, et est également utilisée pour polir les meubles en bois, lubrifier les instruments de musique et imperméabiliser les tissus.
- De la gelée royale : une substance laiteuse que les abeilles produisent avec leurs glandes « pharyngiennes », et qui sert à nourrir les larves et la reine des abeilles. Nous l’utilisons comme complément alimentaire, car elle est riche en vitamines, minéraux, acides aminés et antioxydants, ce qui nous aide à améliorer notre énergie, renforcer le système immunitaire, stimuler la mémoire et lutte contre les signes de vieillissement. La gelée royale est aussi utilisée en cosmétique (pour ses propriétés hydratantes et nourrissantes) et dans les traitements capillaires (pour renforcer et nourrir les cheveux).
- Du pollen : une poudre fine récoltée par les abeilles sur les étamines des fleurs et qui, une fois mélangée avec du miel et de la salive, forme une substance appelée « pain d’abeille » servant à nourrir les larves. Chez nous, le pollen étant riche en hydrates de carbone et en protéines, il est surtout utilisé comme complément alimentaire (notez cependant que certaines personnes peuvent être allergiques au pollen d’abeille).
- De la propolis : un mélange de résines récoltées sur les arbres, de cire et de sécrétions salivaires dont les abeilles se servent pour réparer et assainir la ruche. La propolis est notamment utilisée en pharmacologie pour la fabrication d’antibiotique et d’antifongique.
Mais le travail des apiculteurs ne consiste pas uniquement à la récolte de miel et autres produits dérivés de la ruche. Ceux-ci sont également responsables de la gestion des colonies d’abeilles, y compris de la construction et l’entretien des ruches, l’alimentation des abeilles durant l’hiver et les autres périodes où leur nourriture se fait plus rare, et le traitement des maladies des abeilles. Et puis, ils doivent aussi être attentifs aux conditions environnementales et surveiller les fluctuations des populations d’abeilles pour garantir la santé et la productivité des colonies.
Être apiculteur est une activité vraiment passionnante et surtout très gratifiante puisqu’en élevant ainsi des abeilles, ils jouent un rôle indirect mais important dans la pollinisation des cultures. Près de 90 % des plantes à fleurs dépendent, au moins en partie, de la pollinisation par les abeilles (et autres insectes), et c’est donc grâce à elles que nous pouvons consommer certains fruits et légumes tels que tomates, oranges, cerises, citrons, fraises, pommes, carottes, oignons, poivrons, courgettes, concombres, et même le café. Leur rôle est donc à la fois utile pour l’environnement et pour la production alimentaire.

Quelles sont les conditions requises pour devenir apiculteur/apicultrice ?
Tout d’abord, il faut ne pas peur des insectes, et des abeilles en particulier. Celles-ci sont en fait des êtres très sociables et dociles (enfin, pas comme un chien ou une vache quand même), qui ne piquent que lorsqu’elles se sentent menacées ou que leur ruche est perturbée. Vous pourriez les laisser courir sur votre main ou votre bras, et les observer se nettoyer le corps avec leurs petites pattes antérieures, sans aucun danger (enfin, seulement si vous savez faire la différence entre une abeille, une guêpe et un frelon ! 😬). Apprenez à les connaitre et vous serez à la fois fasciné et émerveillé.
C’est d’ailleurs une autre condition pour faire cette activité. Car si les abeilles vous indiffèrent, que la nature vous ennuie profondément, et que vous cherchez juste un moyen de « faire de la thune », je vous recommande d’abandonner cette idée et d’en chercher une autre. Et au cas où cela vous aurait échappé, c’est précisément à cela que sert Sweekr, n’hésitez donc par à lancer une nouvelle recherche pour gagner de l’argent ici.
Donc, en résumé, pour être apiculteur il faut ne pas avoir peur des abeilles et aimer la nature, mais ce n’est pas tout. Car comme je l’ai dit en introduction, l’apiculture ne s’improvise pas. Vous devrez commencer par suivre une formation pour apprendre les bases de cette activité, telles que la biologie des abeilles, apprendre à les soigner, la gestion de la ruche, les techniques de récolte du miel et les pratiques de sécurité.
En fonction de la région où vous habitez, vous devrez peut-être aussi faire une demande afin d’obtenir un permis d’apiculteur ou d’apicultrice, ou respecter certaines réglementations locales en matière d’apiculture. Si vous êtes tenté de vous lancer dans cette aventure, vous devriez donc commencer par vous renseigner sur ce sujet, en plus de celui des formations (j’y reviens plus loin).
Vous devriez aussi être plutôt débrouillard·e et bricoleur·euse, et être par exemple capable, non pas de fabriquer une ruche (vous pouvez les acheter dans le commerce) mais plutôt de la réparer. Notez que c’est plus un avantage qu’un impératif, et que cela s’apprend.
Et niveau matériel, vous devrez vous procurer l’équipement nécessaire pour travailler en toute sécurité, tels que des vêtements de protection, des gants, un enfumoir (la fameuse « cafetière »), des outils d’entretiens pour la ruche et un extracteur à miel. Vous verrez tout cela en détail durant votre formation donc je ne m’étalerai pas sur ce sujet précis.
Attention aux allergies : Certaines personnes sont allergiques au pollen, mais d’autres le sont aux piqures d’abeilles aussi. Lorsque celles-ci sont piquées par une abeille, elles peuvent déclencher une réaction appelée « choc anaphylactique » plus ou moins grave (rougeurs, gonflement de la peau, malaise…), et cela, quelle que soit la dose de venin injectée. Si vous présentez ce type d’allergie, ou qu’il y a des antécédents familiaux, il est plus sage d’éviter de travailler avec des abeilles.
Dois-je demander un permis ou suivre une formation ?
Les conditions légales pour devenir apiculteur varient selon les pays, mais sachez que vous pourriez devoir faire une demande de permis spécifique, vous enregistrer auprès des autorités locales, ou encore suivre une formation validée par l’État. Je vous propose donc ici un résumé des principales exigences pour la France, la Belgique, la Suisse et le Québec, mais n’hésitez pas à vous renseigner si vous habitez dans un pays autre que ceux que je viens de citer.
- En France, il n’y a pas de diplôme obligatoire pour devenir apiculteur, mais il est recommandé de suivre une formation professionnelle agricole en lycée ou auprès d’un apiculteur expérimenté. L’apiculteur doit également s’enregistrer auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) et respecter les normes sanitaires et environnementales.
- En Belgique, l’apiculteur doit suivre une formation en apiculture et s’enregistrer auprès de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) et notifier les maladies des abeilles à déclaration obligatoire.
- En Suisse , il n’est pas obligatoire pour un apiculteur de suivre une formation en apiculture. Il doit en revanche s’affilier à une association apicole cantonale et déclarer ses ruches auprès du Service sanitaire apicole (SSA). Il doit respecter les règles de biosécurité et de lutte contre les maladies des abeilles.
- Au Québec, l’apiculteur doit obtenir un permis d’élevage d’abeilles auprès du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et respecter les normes de salubrité et de traçabilité. Il doit également signaler les maladies ou les mortalités anormales d’abeilles.
Cependant, si une formation ou l’obtention d’un permis n’est pas obligatoire chez vous, il est fortement recommandé de suivre une formation afin d’éviter de commettre des erreurs qui peuvent potentiellement mettre la vie des abeilles en danger, surtout lorsque vous débutez. Pensez aussi à rejoindre une association apicole pour apprendre les bonnes pratiques et échanger avec d’autres apiculteurs.
Notez aussi que dans certains pays, État ou province, même si l’obtention d’un permis n’est pas obligatoire, vous devez peut-être procéder à un simple enregistrement administratif (souvent annuel) auprès du ministère de l’Agriculture ou autre. Là encore, tâchez de vous renseigner.
Comment trouver une formation d’apiculteur ou apicultrice ?
Pour trouver une formation, vous pouvez commencer par lancer une recherche Google avec les mots-clés « formation apiculture » + le nom de votre région. C’est une très bonne façon de trouver une formation par trop loin de chez vous. Si vous ne trouvez pas, peut-être existe-t-il une association apicole locale, ou même un apiculteur ou une apicultrice près de chez vous qui peut vous aider ? Sinon recherchez sur les groupes Facebook ou sur les forums de discussion.
Et si vraiment vous ne trouvez pas, il existe des formations qui se font à distance, sur le Web. Cela ne vaut probablement pas une formation « classique » avec des travaux pratiques réalisés sous l’œil bienveillant d’un instructeur, mais c’est mieux que rien si vous n’avez pas le choix. Là encore, une recherche Google vous aidera à trouver.
La durée d’une formation reconnue par l’État est assez variable selon chaque pays, mais peut s’étaler de quelques semaines à quelques mois. Le cout d’une telle formation quant à lui s’élève entre quelques dizaines à quelques centaines d’euros maximum.
Produire et vendre différents types de miel
Il existe différentes variétés de miel que vous pourriez produire, autre que le miel « classique » que l’on trouve un peu partout dans le commerce. Chaque type de miel varie en couleur, en saveur et en texture, selon les fleurs butinées par les abeilles. Vous pourriez donc sélectionner les fleurs et les plantes environnantes afin de donner un caractère spécifique à votre production. Parmi les types de miel les plus courants, on peut citer :
- Le miel de fleurs sauvages, aux saveurs et couleurs variables.
- Le miel de tilleul, connu pour son goût délicat et légèrement mentholé.
- Le miel de lavande, caractérisé par sa couleur dorée et son goût doux et floral.
- Le miel d’acacia, avec sa couleur claire et son goût doux et délicat.
- Le miel de châtaignier, connu pour sa couleur foncée et son goût fort et boisé.
- Le miel de manuka, produit à partir des fleurs de manuka, qui ne poussent qu’en Nouvelle-Zélande, et qui est réputé pour ses propriétés antibactériennes et antioxydantes.
Et les autres types de miel, tels que le miel de thym, de romarin, d’oranger, de sapin, de framboisier, de sarrasin, etc. Le mieux est peut-être de gouter chacun d’eux et de décider ensuite celui que vous voulez produire, selon votre préférence mais aussi les impératifs du climat local, bien entendu (par ex. du miel de lavande en Alaska, ça risque d’être compliqué).

Comment bien démarrer votre activité d’apiculteur ?
La première chose à faire est de bien vous renseigner au préalable pour savoir quel type d’abeille convient le mieux pour vous, selon l’environnement où elles butineront et vos besoins spécifiques.
Concernant le terrain, vous pouvez faire cela chez vous si vous avez de la place, mais dans le cas contraire sachez qu’il n’est pas absolument nécessaire d’acheter un terrain pour vos ruches. Vous pouvez aussi vous arranger avec un propriétaire terrien ou un agriculteur qui vous permettra de poser vos ruches dans un coin de son terrain. Il y a même de fortes chances pour qu’il le fasse gratuitement, puisqu’en échange vos abeilles polliniseront les champs avoisinants.
Ensuite, une fois que vous aurez tout l’équipement nécessaire (vêtements de protection, enfumoir, etc.), vous devrez acquérir votre premier essaim d’abeilles, que vous pourrez acheter chez un éleveur. Attention, car cela ne se passe pas comme au supermarché, où vous arrivez, mettez ce dont vous avez besoin dans le caddie puis passez à la caisse. Là ça peut prendre un temps plus ou moins long, selon que la demande soit importante ou non dans votre région.
Vous devrez aussi avoir des ruches pour accueillir vos nouvelles compagnes. Vous pourriez les construire vous-même mais je vous conseille de les acheter déjà toutes faites, car votre manque d’expérience risque fort d’impacter la qualité et l’efficacité de vos ruches. Mais si vraiment vous y tenez, sachez qu’il existe des tutos sur YouTube et Google qui vous y aideront. Et si vous l’achetez, n’hésitez pas à d’abord demander conseil à des professionnels, car c’est un investissement qui peut être couteux (selon le nombre de ruches dont vous avez besoin), mais c’est surtout l’élément le plus important votre élevage. Mieux vaut ne pas se tromper, donc.
Côté pratique, notez qu’il vous faudra suivre le calendrier apicole, car chaque phase dans la production de miel doit se faire sur une période précise. Ces phases varient selon les pays (et surtout l’hémisphère), mais généralement les colonies démarrent entre mars et avril, et la Miellée de Printemps, qui marque le début de l’essaimage, dure jusqu’en juin. Puis, l’été et plus spécifiquement les mois de juin et juillet, marque l’abondance de pollen et de nectar, et donc le début de la collecte. Entre août et octobre, vous devrez préparer la colonie pour l’hivernage, qui dure de novembre à février. Vous pourrez donc profiter de cette période pour souffler un peu, mais n’oubliez pas que ce sera le moment de nettoyer vos ruches en profondeur aussi (sans trop perturber leurs petites habitantes).
Durant toutes ces étapes, vous devrez visiter régulièrement vos ruches, les nettoyer et surveiller les possibles départs d’essaim, mais également aménager l’environnement alentour en enlevant les herbes sauvages et tout autre élément qui pourraient gêner les abeilles dans leur travail.
Enfin, vous devrez parfois vous armer de patience. Tout d’abord, il faut savoir que la première année ne donnera pas de récolte, car tout ce qui sera produit par les abeilles leur servira à se nourrir. Ce n’est qu’à partir de la seconde année que vous pourrez espérer récolter du miel. Par ailleurs, il faudra également faire face aux imprévus, comme des conditions climatiques défavorables, un essaim qui vous quitte sans préavis, malgré tous les soins que vous apportez… Tous ces éléments peuvent arriver et vous forcer à reprendre tout depuis le début. Il est donc important d’être mentalement préparé à toute éventualité.
Du miel BIO ?
Les consommateurs, qui sont de plus en plus conscients des effets délétères qu’ont les aliments industriels sur leur santé et l’environnement, se tournent de plus en plus vers des alternatives plus saines et naturelles. Dans ce contexte, la production de miel bio connait un essor important depuis quelques années. Les gens, surtout ceux faisant partie de la classe moyenne et celle plus élevée, sont à la recherche d’un produit naturel, sans pesticides ni produits chimiques, et sont même prêts à payer plus cher pour cela. Dans cette optique, vous pourriez envisager de produire de miel bio, ce qui permettrait à vos clients de profiter d’un produit de qualité supérieure et respectueux de l’environnement.
Le miel bio est produit à partir de ruches où les abeilles sont nourries avec du nectar de fleurs provenant de cultures biologiques, donc sans l’utilisation de pesticides ou d’engrais chimiques. Pour produire du miel bio, il est donc essentiel de choisir un emplacement approprié pour les ruches, de préférence dans une zone où il y a une grande variété de plantes et de fleurs sauvages, et où il n’y a pas d’utilisation de pesticides. Les ruches doivent également être construites à partir de matériaux biologiques et les méthodes de traitement de la ruche doivent être respectueuses de l’environnement.
Mais attention, car dans la plupart des pays occidentaux, mais aussi certains autres situés en Asie, Afrique et Amérique du Sud, les règles pour produire du bio sont très strictes, et vous ne pourrez pas vendre votre production avec un label « bio » sans être certifié par un organisme de certification indépendant qui garantira qu’elle a bien été produite selon les normes biologiques en vigueur. Je vous suggère donc de bien vous renseigner auprès de votre administration locale avant de démarrer.
Cela dit, je vous encourage vraiment à vous engager dans cette voie, car la production de miel bio est bénéfique à la fois pour l’environnement et pour la santé des abeilles, ainsi que pour la santé des consommateurs, qui peuvent ainsi profiter d’un produit de grande qualité et exempt de résidus de pesticides. Être apiculteur ou apicultrice est déjà un acte bénéfique pour la planète, mais produire du miel bio est un moyen encore plus responsable de participer à sa préservation.
Où et comment vendre votre miel ?
Avant de vendre, il serait peut-être d’abord pertinent d’apprendre quelques bases du marketing, histoire de mettre toutes les chances de succès de votre côté. Pas besoin de devenir un expert mais juste assez pour savoir quelles sont les techniques qui pourraient vous permettre d’optimiser vos ventes.
Ensuite, il s’agira de soigner l’habillage de votre miel. Assurez-vous d’étiqueter correctement chaque pot de miel et de le conditionner de manière attractive pour les consommateurs, car ceux-ci sont souvent sensibles à l’apparence de l’emballage et sont plus susceptibles d’acheter un produit bien présenté. Choisissez de jolies couleurs, une belle police de caractère, et apposez-y aussi votre magnifique logo. Et si vous n’avez aucun talent pour faire les étiquettes vous-même, sachez que vous trouverez un ou une graphiste qui pourra créer vos étiquettes pour un prix très raisonnable sur Fiverr ou ComeUp.
Une fois que les pots remplis de ce nectar produit par vos chères petites abeilles seront correctement étiquetés et emballés, il ne restera plus qu’à les vendre. Vous aurez le choix entre différentes options pour vendre votre miel et atteindre un large public de consommateurs. La vente directe est l’une des meilleures façons de vendre votre miel, car elle vous permet de nouer des liens directs avec les consommateurs, qui apprécient souvent la possibilité de discuter avec l’apiculteur et d’en savoir plus sur le processus de production du miel.
Vous pouvez donc vendre votre miel à la ferme, sur des marchés de producteurs locaux, les fêtes de villages, les foires commerciales, ou tout autre évènement similaire. Vous pourriez aussi collaborer avec d’autres producteurs locaux pour promouvoir votre miel, et par exemple organiser des événements locaux avec des producteurs de fromages ou de vins locaux pour faire découvrir votre miel et le faire connaître auprès d’un public plus large.
Sinon vous avez la possibilité de vendre votre miel en ligne, via votre propre site Web, crée facilement avec Shopify ou Wix, ou sur des marketplaces telles que Facebook Marketplace, Amazon, etc.
Si vous produisez du miel en quantité suffisante, vous pouvez même envisager de le vendre en gros à des détaillants tels que des épiceries fines, boulangeries, restaurants, des enseignes spécialisées dans le bio si c’est ce que vous produisez, mais aussi les grandes surfaces. Vous pouvez également vendre votre miel à des entreprises qui produisent des produits à base de miel, tels que des cosmétiques, des médicaments ou des bougies.
Et puis n’oubliez pas qu’il n’y a pas que le miel, mais que la cire, la gelée royale, le pollen et la propolis sont aussi des produits qui, conditionnés ou à l’état brut, peuvent également avoir une valeur marchande.
Vendre d’autres produits que le miel
Le miel c’est génial et délicieux, mais il n’y a pas que cela qui a de la valeur dans une ruche. Vous pourriez aussi vendre divers produits dérivés tels que des produits de soins pour la peau, des compléments alimentaires, des bougies, des produits de beauté, de médecine douce, d’entretien, des savons, et d’autres choses encore. Tout cela peut être fabriqué à partir de différents produits de la ruche, tels que la gelée royale, la cire d’abeille, le pollen et la propolis.
La vente de ces produits dérivés vous permettrait de diversifier vos activités et d’offrir une gamme plus large de produits de qualité supérieure à vos clients. Notez que leur fabrication nécessite souvent une formation et des connaissances spécifiques supplémentaires, mais tout cela s’apprend également. Il faudra aussi respecter certaines réglementations relatives aux types de produits que vous fabriquez, mais ce n’est généralement rien de trop contraignant.

9 conseils pour réussir comme apiculteur/apicultrice
Terminons cet article par quelques conseils qui vous seront utiles tout au long du processus qui fera de vous un apiculteur confirmé. Ceux-ci devraient vous aider à réussir dans l’apiculture, mais aussi à produire un miel de bonne qualité :
- Choisissez un emplacement approprié pour vos ruches, en évitant les zones trop exposées aux pesticides et aux polluants, et surtout éloigné des activités humaines (les actes de vandalisme ne sont pas rares).
- Préférez (dans la mesure du possible) un lieu où le climat est plus sec et tempéré, car les abeilles supportent mal le froid. Exposez les ruches dans un endroit bien ensoleillé, vers l’équateur (pas le pays, le parallèle).
- Assurez-vous bien qu’elles aient toutes les fleurs dont elles ont besoin durant toute la saison, et fournissez une alimentation complémentaire si cela est nécessaire (surtout durant l’hivernage).
- Soyez attentif à la santé de vos abeilles et pratiquez une apiculture respectueuse de l’environnement. En d’autres mots, évitez l’utilisation de certains produits chimiques trop « agressifs ».
- Nettoyez régulièrement vos ruches et débarrassez-les des éventuels parasites et autres nuisibles. Il y a beaucoup à dire sur ce sujet précis, mais vous apprendrez cela durant votre formation.
- Récoltez votre miel au bon moment, en fonction des saisons et des fleurs disponibles. Il y a un calendrier pour vous aider, n’hésitez donc pas à le consulter.
- Utilisez des équipements et des outils de qualité et adaptés pour la récolte et la mise en pot de votre miel.
- Stockez votre miel dans un endroit frais et sec pour éviter sa cristallisation prématurée.
- Étiquetez votre miel de manière précise et transparente pour informer les consommateurs sur son origine, sa composition et sa méthode de production (Attention car il existe des obligations légales!). Pensez au design aussi, et faites en sorte que le « package » soit esthétiquement joli.
Glossaire
J’ai tâché de ne pas utiliser trop de termes techniques dans cet article, mais il y en a néanmoins quelques-uns qui méritent une petite explication :
- L’essaimage : C’est le processus naturel au cours duquel une partie des abeilles et la reine quittent la ruche pour former une nouvelle colonie. Ce phénomène se produit lorsque la ruche devient surpeuplée et que les abeilles cherchent un nouvel endroit pour construire leur nid, ce qui leur permet ainsi de régénérer et multiplier leur population. Lors de l’essaimage, les abeilles quittent la ruche avec une partie du miel et du pollen, ainsi que la reine. Les abeilles restantes dans la ruche élèvent alors une nouvelle reine pour maintenir la colonie existante.
- La miellée : c’est la période durant laquelle les abeilles butinent les fleurs et produisent du miel en récoltant le nectar qu’elles stockent ensuite dans les alvéoles de la ruche. Cette période est souvent liée à la floraison des plantes et varie en fonction des régions et des espèces florales présentes. La qualité et la quantité de miel produites dépendent donc étroitement de la miellée.
- Les alvéoles : Ce sont les petites cavités de formes hexagonales construites par les abeilles pour stocker le miel, le pollen et la gelée royale, ainsi que pour élever les larves. Elles sont fabriquées à partir de cire d’abeille, une substance produite par les glandes cirières des abeilles ouvrières. Les alvéoles ont une taille et une forme précises qui sont optimisées pour le stockage et l’organisation des réserves de la colonie.
- L’hivernage : C’est la période durant laquelle les abeilles restent dans la ruche pour passer l’hiver. Pendant cette période, les abeilles se regroupent, non pas pour jouer aux cartes (pourtant, elles le mériteraient bien ces petites travailleuses infatigables) mais pour former une grappe afin de maintenir une température constante dans la ruche. Des réserves de miel et de pollen sont également stockées dans la ruche pour nourrir les abeilles pendant l’hiver.
Conclusion
Voilà donc pour cet article sur l’apiculture. Pour résumer, nous avons vu que si vous souhaitez devenir apiculteur, vous devez avoir un véritable intérêt pour les abeilles (et ne pas vous enfuir dès que vous en apercevez une) et plus généralement pour la nature, que vous devrez suivre une formation (obligatoire dans certains pays) qui durera de quelques semaines à quelques mois et vous coutera entre 100 plusieurs centaines d’euros, respecter les réglementations en vigueur chez vous, et disposer de l’équipement de sécurité approprié.
Vous devez également savoir qu’être apiculteur ou apicultrice est un travail exigeant, qui nécessite un engagement continu, car les abeilles ont besoin de soins réguliers pour rester en bonne santé et productives. Mais c’est surtout un travail épanouissant et passionnant, qui participe activement à la conservation de la biodiversité locale.
En récompense vous produirez (enfin, les abeilles plutôt) un miel de qualité que vous pourrez vendre de plusieurs façons. Que ce soit en vendant directement aux consommateurs sur des marchés ou en ligne, en vendant en gros à des distributeurs, ou en organisant des collaborations locales.
Et puis il y a aussi la vente de produits dérivés qui peut être une excellente opportunité pour les apiculteurs de diversifier leur activité et de proposer une gamme de produits naturels de haute qualité. Pensez toutefois à vous informer sur les exigences légales et les normes de qualité exigées.
Quoi qu’il en soit, si vous vous investissez à fond dans cette aventure, que vous faites les choses dans les règles et avec un minimum de rigueur, vous devriez atteindre le succès que vous méritez tant.
EcoConseils
Les questions environnementales et la menace climatique sont plus que jamais au cœur des préoccupations de ce XXIème siècle, c’est pourquoi je vous propose quelques pistes qui vous permettront de limiter l’impact négatif que la mise en œuvre de cette idée pourrait engendrer.
Ces solutions que je suggère sont parfois largement insuffisantes pour compenser ces impacts négatifs, comme par exemple la compensation carbone. Il n'existe malheureusement pas toujours de solution idéale et efficace à 100%, loin de là. Et si vous en avez d’autres, n’hésitez surtout pas à les partager dans l’espace des commentaires situé plus bas.
Le monde des abeilles ne va pas bien. Oui, désolé d’être aussi abrupte, mais c’est malheureusement la triste vérité. Depuis quelques années on assiste à un déclin des populations d’abeilles dans le monde. C’est un phénomène complexe, et dont la cause est multifactorielle. Parmi les éléments les plus importants responsables de ce déclin dramatique, on peut citer :
- La perte d’habitat naturel : La destruction des habitats naturels des abeilles, tels que les prairies, les champs de fleurs sauvages et les forêts, qui dans la plupart des cas sont remplacés par des champs où l’on pratique l’agriculture intensive, réduit leur capacité à se nourrir et à se reproduire.
- L’utilisation de pesticides : L’utilisation de pesticides dans l’agriculture et les jardins domestiques tue les abeilles ou affecte leur système nerveux et leur capacité à se nourrir correctement. Les néonicotinoïdes sont la famille d’insecticide ayant probablement causé le plus de dégâts. Ceux-ci sont utilisés dans l’agriculture pour lutter contre les ravageurs des cultures. Or, les scientifiques ont découvert que ces substances toxiques altèrent leur capacité à naviguer et à trouver leur chemin vers la ruche, affaiblissent leur système immunitaire et les rendent plus vulnérables aux maladies et parasites, réduisent leur capacité de reproduction, et raccourcissent leur durée de vie. Ces néonicotinoïdes sont désormais interdits dans certains pays, notamment au sein de l’UE, mais les industrielles tentent tout ce qu’ils peuvent pour continuer à les vendre.
- Les maladies et les parasites : Les abeilles sont vulnérables à diverses maladies et parasites, tels que le « Varroa Destructor » (un acarien), qui affaiblissent leur système immunitaire et peuvent entraîner la mort de la colonie entière, en l’espace de quelques semaines à peine.
- Le changement climatique : Qui peut perturber les cycles de floraison des plantes et modifier les conditions météorologiques, ce qui peut réduire les ressources alimentaires des abeilles et les rendre plus vulnérables.
- L’élevage intensif d’abeilles : L’industrialisation de la production de miel a entraîné une baisse de la diversité génétique et rendu les colonies plus vulnérables aux maladies et aux parasites. Plusieurs associations se battent d’ailleurs pour réintroduire d’autres espèces avant qu’elles ne disparaissent complètement, notamment l’abeille noire.
Ces facteurs ont tous un impact négatif sur la santé et la survie des abeilles, ce qui a conduit à un déclin alarmant des populations d’abeilles dans le monde. Pourtant, sans elles et leur travail de pollinisation, notre production alimentaire serait gravement affectée, et cela aurait un impact négatif considérable sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. De plus, les abeilles contribuent à la pollinisation des plantes sauvages et ainsi à la conservation de la biodiversité.
Des économistes ont estimé que les pollinisateurs tels que les abeilles fournissent chaque année plus de 235 milliards de dollars en services écologiques sur la planète. Malgré tout cela, les mesures nécessaires pour endiguer ce phénomène de déclin ne sont toujours pas prises (ou si peu) et les industriels se battent à coup de campagnes de pub et de lobbying pour garder ce statu quo.
Aujourd’hui la situation est vraiment catastrophique, et les abeilles ont même déjà presque totalement disparu dans certaines régions du monde. Comme en Chine, par exemple, où les agriculteurs sont désormais obligés de polliniser les arbres fruitiers… à la main !
Vous connaissez peut-être cette prédiction funeste d’Einstein qui disait que « Si l’abeille disparait, l’humanité n’aurait que 4 années à vivre » ? En fait, c’est faux, ce n’est pas Einstein qui l’a dit et l’humanité ne disparaitrait pas non plus (mais nos menus seraient bien moins variés). Mais il est clair que cela sonnerait le glas de beaucoup d’autres espèces végétales et animales.
Bref, tout cela pour vous dire que produire bio n’est pas juste un argument commercial, mais peut avoir un réel impact positif sur la situation actuelle. Plutôt que de faire partie du problème, faites le choix de faire partie de la solution, si vous en avez la possibilité.
Enfin, dernier point, qui peut sembler plus dérisoire face à tout ce que je viens d’expliquer, faites également attention aux autres aspects de cette activité, et tâchez de toujours opter pour une solution eco-friendly pour vos déplacements, les produits que vous utiliserez, le type d’énergie que vous consommerez, etc.
Avantages
- La vie au grand air
- Une activité passionnante et gratifiante
- Vous apprendrez plein de choses passionnantes sur les abeilles et la nature
- Vous contribuez au maintien de la biodiversité
Inconvénients
- Vous devrez commencer par suivre une formation
- Le cout de départ peut être un peu élevé pour certains
Infos
- Lieu : À la campagne, de préférence, mais on trouve de plus en plus d’apiculteurs et apicultrices en ville aussi (si elle n’est pas trop polluée).
- Investissement : Comptez tout de même environ 1500 à 2000 euros pour la formation, l’achat de l’équipement et du matériel nécessaire.
- Perspective de gains : Cela va entièrement dépendre de la quantité et la qualité de votre production, mais aussi de la situation économique du pays.
- Requis : Avoir de la patience et de la rigueur, ne pas avoir peur des insectes, aimer apprendre, aimer les abeilles et la nature.
- Niveau de risque : Bas
- Temps de mise en œuvre : Les temps de suivre votre formation et de vous équiper.
- Matériel nécessaire : Un équipement de protection, des ruches, un enfumoir, un extracteur à miel…
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