059 Comment créer et vendre sa propre musique et ses propres chansons ?

Il n’a jamais été aussi simple de créer de la musique, même pour un néophyte, grâce aux innombrables outils numériques disponibles aujourd’hui. Et puis surtout, il n’a jamais été aussi simple de les vendre aussi. Qu’il s’agisse de vos propres chansons, de compositions jouées au piano, à la guitare ou à l’aide de logiciels MAO (musique assistée par ordinateur), les solutions permettant de les vendre en quelques clics seulement sont nombreuses !

• Voilà le programme
• En quoi ça consiste la création de musique aujourd’hui ?
• Comment bien démarrer dans la création musicale ?
• Comment apprendre à créer de la musique ?
• Comment vendre sa musique, et où ?
• Conclusion
• EcoTips
• Le pour et le contre
• Récap des infos

En quoi ça consiste la création de musique aujourd’hui ?

On sait tous ce qu’être chanteur ou musicien veut dire. Mais pour ceux à qui cela évoque les artistes de la variété française des années 80, sachez que les choses ont bien changé depuis l’avènement de l’ère numérique. La manière de créer, produire et vendre ses propres créations est maintenant bien différente.

Si vous êtes musicien, ou que vous maîtrisez la MAO, que vous soyez chanteur, DJ, compositeur, membre d’un groupe ou encore chef d’orchestre, les opportunités vous permettant de vivre de votre passion, ou au moins d’en retirer un revenu complémentaire sont donc aujourd’hui bien plus nombreuses et accessibles qu’auparavant.

N’importe qui (ou presque) peut créer et vendre sa musique en ligne, et cela quel que soit le genre ou le style. Ce qui compte avant tout, c’est de maîtriser les outils que vous devrez utiliser, et surtout de produire quelque chose susceptible de plaire à vos fans. À partir de là, les solutions vous permettant de proposer vos musiques/chansons à la vente sont nombreuses, comme nous le verrons plus loin.

Comment bien démarrer dans la création musicale ?

Si vous êtes débutant, le démarrage risque d’être un peu plus difficile. Tout d’abord, si vous ne jouez pas déjà d’un instrument de musique, il vaut mieux abandonner l’idée de vendre de la musique créée avec de vrais instruments, car le temps d’apprentissage est généralement assez long (sauf bien entendu si vous avez le temps et que vous en ressentez réellement l’envie).

Dans ce cas, vous pouvez choisir de vous diriger vers la création de musique assistée par ordinateur. La MAO est en effet bien plus accessible et permet à chacun de créer de la musique numérique en un temps bien plus court qu’il n’en faut pour apprendre à jouer d’un instrument. Grâce aux nombreuses possibilités offertes par les logiciels de MAO et surtout les VST (des instruments de musique échantillonnés ou synthétisés permettant de créer des compositions), il est aujourd’hui possible de produire pratiquement n’importe quel son et de créer toutes les chansons ou musiques que l’on souhaite.

Les conditions requises étant bien entendu d’avoir l’oreille musicale et surtout un minimum de sens artistique, sans quoi vous ne produirez qu’une bouillie inaudible capable de faire saigner les oreilles d’un ver de terre (oui, même s’ils n’en ont pas). Gardez à l’esprit que plus ça plaira et mieux ça se vendra.

Comment apprendre à créer de la musique ?

Pour commencer, il est important que vous développiez votre créativité et que vous appreniez à l’exploiter ! Commencez par écouter plus attentivement de la musique, beaucoup de musiques, à identifier le ou les genres qui vous émeuvent le plus, à tester toutes sortes de choses, à analyser les différents sons, les rythmes, ainsi que tout autre élément qui vous plait dans ce que vous écoutez…

Vos influences musicales vous suivront toute votre vie et contribueront à définir l’artiste que vous deviendrez (ou êtes peut-être déjà). Les plus grands artistes le sont devenus souvent parce qu’ils étaient eux-mêmes fascinés par d’autres artistes.

Ensuite, si vous débutez dans la MAO, il existe des tutoriels et des cours en ligne qui vous permettront d’en apprendre rapidement les bases. Ces informations sont essentielles car, vous le verrez peut-être, on peut parfois être découragé lorsqu’on découvre pour la première fois l’interface d’utilisation assez complexe de certains logiciels et outils de MAO. D’où l’importance d’y aller étape par étape et de commencer par les bases.

Si votre objectif est de vraiment percer dans ce milieu, je vous conseille même de suivre une ou plusieurs formations sur le ou les sujets que vous ne maitrisez pas. Une formation complète vous permettra d’acquérir toutes les connaissances nécessaires de manière rapide et structurée. Et vous ne devez même pas retourner sur les bancs de l’école pour cela puisqu’il existe d’excellentes plateformes d’apprentissages en ligne telles que Udemy, Skillshare, superprof ou Domestika.

Les logiciels

Voici une petite liste (non exhaustive) de logiciels qui pourront vous aider à composer, arranger et éditer vos premières mélodies :

• Ableton Live (Win/Mac) : son principal avantage est qu’il convient à la fois aux débutants et aux professionnels ! Auparavant surtout destiné à une utilisation live, lors de concerts par exemple, il est également parfaitement adapté à la composition de musique en studio. L’interface est à la fois claire et intuitive, et il est très complet (VST, presets, etc.). C’est celui que j’utilise pour mes (rares) compos.
• FL Studio (Win/Mac) : ce logiciel est particulièrement apprécié par les DJs car il est performant et relativement simple à utiliser. Il dispose de plus d’une bibliothèque native énorme, beaucoup de plugins, et permet l’intégration des principaux VST.
• Pro Tools (Win/Mac) : parfait pour les productions studio, les chanteurs-compositeurs et les groupes. La prise en main est par contre un poil plus compliqué, d’après moi. Mais ça reste un outil très efficace et complet.
• Apple Logic Pro X (Mac) : peut-être le logiciel le plus complet grâce à ses outils de mixage et sa variété d’instruments. Cependant, c’est un logiciel qui ne s’utilise que sur Mac et qui est plutôt destiné aux personnes qui sont déjà familiarisées avec ce type d’outils. Les utilisateurs aiment surtout la qualité de ses plug-ins et son interface ergonomique.
• Cubase (Win/Mac) : Celui-ci dispose de nombreuses fonctionnalités orientées composition et arrangement, l’édition de pistes MIDI est donc particulièrement simple et efficace. Cubase est parfait pour les producteurs, compositeurs et ingénieurs du son professionnels.
• Reason (Win/Mac) : un environnement de studio virtuel très complet et peut-être aussi un peu plus complexe pour un néophyte, équipé de tous les outils et instruments nécessaires à la création de vos idées de compositions musicales.
• GarageBand (Mac) : Doté d’une interface d’utilisation très simple et intuitive, celui-ci est idéal pour découvrir les séquenceurs et commencer à bidouiller. De plus, il est livré avec une bibliothèque de sons assez complète et entièrement fonctionnelle comprenant des voix, des presets et des instruments.

Il existe plein de démos sur YouTube qui vous permettront de découvrir l’interface d’utilisation et la manière de fonctionner de chacun d’eux, n’hésitez donc pas à lancer une recherche pour en savoir plus.

L’interface utilisateur de Ableton Live. Image : Ableton

Les VST

Parlons maintenant des VST (Virtual Studio Technology). Le VST est un format de plug-in qui permet d’ajouter les instruments et effets aux logiciels de MAO. Il en existe deux types : les instruments virtuels, qui peuvent simuler n’importe quel instrument de musique grâce à un clavier maître, et les effets, qui eux sont là pour améliorer et modifier vos sons, en permettant par exemple d’appliquer des équaliseurs ou des compresseurs sur vos instruments.

La plupart des VST sont payants, mais il en existe également des gratuits. Parmi les plus intéressants il y a Komplete Start de Native Instruments, et si vous en cherchez d’autres, vous pouvez cliquer ici ou ici.

Il existe également d’autres plugins VST un peu plus « techniques », tels que ceux destinés au mastering par exemple, mais cela vous le découvrirez plus tard, lorsque vous en aurez appris un peu plus et pourrez décider de ceux dont vous avez besoin ou non. Faites juste bien attention à toujours vérifier la compatibilité d’un plugin avec le logiciel et le système d’exploitation (Mac, Windows, Linux…) que vous utilisez.

Dès que vous saurez vous débrouiller avec ces logiciels/VST et que vous aurez bien défini votre projet, vous pouvez vous concentrer sur la création. Pour commencer, n’oubliez pas que le plus important c’est d’avoir un son de qualité, propre et soigné. N’hésitez pas à écouter vos morceaux sur divers dispositifs (casque, écouteurs et enceintes HiFi) pour vous assurer que la qualité soit optimale.

Ensuite, il vous faut ajouter vos métadonnées complètes : c’est-à-dire que vous devez renseigner les informations importantes, telles que le nom de l’artiste, de l’album, de l’année de création, lieu d’enregistrement et autres éléments que vous jugez nécessaires.

Enfin, il vous faut une ou plusieurs illustrations, en guise de pochette d’album et de single. Cette image doit refléter votre musique et attirer le regard de vos futurs fans ! Pour mettre toutes les chances de votre côté, n’hésitez pas à faire appel à un graphiste qui réalisera pour vous une illustration à la fois originale et de qualité professionnelle. Vous en trouverez facilement sur des plateformes telles que Fiverr, UpWork ou ComeUp.

Devenez un pro du MAO, et vous comprendrez enfin à quoi servent tous ces boutons.

Comment vendre sa musique, et où ?

Cela dépend du type de musiques que vous souhaitez vendre. Il y a d’abord le classique single ou album que vous pouvez proposer à l’écoute sur Spotify, Deezer, SoundCloud, Apple Music, YouTube Music, ou toute autre plateforme de musique en ligne, mais cela peut être plein d’autres types.

Des « loops » (boucles musicales), « FX » (Effets sonores) ou « samples » (l’ajout d’un élément tel qu’un rythme, une mélodie, un beat, des voix ou des paroles d’un enregistrement préexistant dans la composition) que d’autres créateurs pourraient acheter sur des plateformes spécialisées telles que loopmaster ou Splice.

Des “synchros”, aussi appelés “placements”, qui sont les musiques qu’on trouve par exemple dans les publicités, dans les films, documentaires, etc. Ces derniers représentent une bonne opportunité pour les artistes indépendants, car les boîtes de production préfèrent se diriger vers eux plutôt que vers des artistes reconnus qui demandent des droits d’auteurs souvent très élevés. Pour débuter ce genre de projet, vous pouvez vous tourner vers le site Versus Media, qui met en relation artistes et projets TV, ou de vous faire des démarches auprès des superviseurs musicaux qui gèrent la musique à l’image. Si votre musique est utilisée, vous recevrez des droits de licence.

Par ailleurs, vous pouvez aussi choisir de passer par AudioJungle ou Epidemicsound, qui vous permettent de vendre tous types de musiques, notamment destinées aux films publicitaires, jeux vidéo ou plus généralement sur le Web.

Vous pouvez aussi faire du “beatmaking”, c’est-à-dire de créer des pistes musicales (dans le type de musique que vous voulez) destinées à d’autres artistes, qui pourront y ajouter leur voix. Dans ce cas, il existe des plateformes comme Beatstars et Airbit. Notons par ailleurs que la première propose une version gratuite, en échange de 30% de commission et une version payante qui ne prend aucune commission. En principe, lorsque vous produisez des beats, vous aurez le choix entre deux licences : la licence non exclusive, qui vous permet de rendre votre création utilisable par plusieurs artistes en même temps, et réutilisable à l’infini, et la licence exclusive, qui vous permet de vendre votre musique à un seul acheteur. Le montant de la deuxième licence est bien sûr plus élevé que celui de la première.

Sachez aussi que si vous voulez vendre un album, ou un single, un label n’est aujourd’hui plus indispensable. Vous pouvez choisir de déposer votre musique sur des plateformes de streaming telles que Spotify et les autres que j’ai cité plus haut. Vous pouvez aussi héberger vos musiques dans des bibliothèques, comme iTunes et Google Play. Bien sûr, le problème des grandes plateformes c’est que vous risquez de ne pas être très visible face à des artistes ayant déjà une grosse fanbase et qui sortent régulièrement des singles qui cartonnent.

De plus, certaines n’acceptent pas les musiciens sans distributeur. Si c’est votre cas, il est préférable de vous diriger vers des sites spécialisés dans la promotion de musique d’artistes encore peu connus, car les autres ne s’intéresseront probablement pas à vous (sauf si vous venez avec un truc vraiment génial, et là ça vaut peut-être le coup d’essayer quand même).

Voici quelques sites qui pourraient vous permettre soit de vendre votre musique sur des plateformes de téléchargement, soit de mettre votre musique à disposition sur des plateformes de streaming :

• TuneCore : avec ce site, vous téléchargez votre musique et elle sera envoyée sur iTunes, Spotify, Amazon, YouTube Music et autres grandes plateformes. Un single coûte 10 USD par an alors qu’un album en coûte 30, et vous conservez 100% de vos revenus.
• ReverbNation : vous pouvez créer une page et vendre votre musique directement depuis votre profil, et votre musique pourra être disponible sur iTunes, Spotify et autres grandes plateformes. Le site permet également de trouver des concerts auxquels vous pourriez participer.
• Sellfy : un service basé sur un abonnement qui permet de vendre tout type de produit numérique. Avec ce site, vous pouvez télécharger les pistes de votre SoundCloud pour les vendre sur Sellfy.
• Songcast : la plateforme permet de vendre votre musique sur iTunes, Amazon Music, Apple Music, Pandora et autres, et peut vous aider à promouvoir votre musique en utilisant sa radio en ligne.
• Bandcamp : vous définissez votre prix, le site prend ensuite 15% du total des frais de vente numériques (10% dès que vous atteignez 5 000 USD de ventes), et 10% des ventes physiques.
• Wiseband : le site prend une commission de 9% sur les ventes de musique et vous permet de distribuer vos créations sur les services de téléchargement (iTunes, Amazon, Google Play) ou de streaming (Spotify, Deezer). Par ailleurs, le site peut également prendre en charge la gestion de l’e-commerce.

Comparez les spécifications de chaque site avant de décider, et faites attention aux conditions de rémunération et aux droits d’auteur. Vérifier également si les ventes sont limitées à certains pays.

Bien sûr, vous pouvez si vous le souhaitez créer votre propre boutique en ligne pour vendre vos musiques. Cela demande quelques compétences mais il existe des plateformes, telles que Shopify ou même Wix, qui vous permettront de créer un site e-commerce assez rapidement et pour pas cher, et qui ne nécessitent pas de connaissances particulières en création de sites web.

Une autre option pouvant être rapidement lucrative, est de vendre vos services et créations via les plateformes de freelance telles que SoundBetter, Fiverr, ComeUp ou Guru. Elles vous permettent de proposer vos services de création musicale à la demande au prix que vous fixerez. Il vous suffit de créer un compte (gratuit) et d’expliquer ce que vous proposez : par exemple, de produire des jingles, des loops, des intros, des vocales ou d’autres types de services liés à la musique. Ces plateformes attirent de plus en plus de monde, et même s’il y a déjà pas mal de créateurs, le nombre de clients ne cesse lui aussi de grimper.

Pour finir, n’hésitez pas à vous affilier aux organisations qui s’occupent des redevances (ASCAP aux USA, SOCAN au Canada, SACEM en France, SABAM en Belgique). Vous protégez ainsi votre musique pour qu’elle ne puisse pas être utilisée sans votre consentement et vous permettra donc de toucher des droits d’auteur si vos créations sont utilisées à la radio, à la télévision ou même sur YouTube ou ailleurs sur le Web. Sachez d’ailleurs que vous pouvez utiliser YouTube Content ID, le système d’identification de contenu automatisé créé par la plateforme, pour savoir si vos créations ont été utilisées sur d’autres vidéos.

Dernier conseil, pour accroître votre popularité et booster vos ventes, n’hésitez pas à vous faire connaître sur les réseaux sociaux, en vous produisant en live par exemple (sur YouTube, Twitch ou Facebook). C’est aujourd’hui quasiment incontournable. Vous pouvez également choisir d’envoyer vos maquettes à des professionnels du milieu, comme des producteurs et des journalistes ! Enfin, pensez à cultiver votre fanbase et à rester proche de votre public. Et surtout n’attrapez pas la grosse tête lorsque les ventes commenceront à décoller.

Conclusion

Comme on l’a vu, vendre de la musique en ligne n’est pas le plus difficile. Il existe aujourd’hui pléthore de plateformes permettant à pratiquement n’importe qui de vendre toute sorte de musiques (single, album, loop, vocale, etc.) Non, le plus difficile est tout d’abord de la créer. Il faut apprendre à maitriser les divers logiciels et outils MAO, les filtres, le mastering, etc., mais aussi et surtout développer son sens artistique et musical. C’est là que résident les réelles compétences d’un artiste à succès.

Si cette idée vous intéresse vraiment, lancez-vous, mais allez-y à fond, investissez de votre temps et pourquoi pas un peu d’argent pour apprendre ce que vous ignorez et ainsi développer vos talents d’artiste. Avec de la rigueur, de la méthode, et un minimum de talent, vous devriez pouvoir réussir comme beaucoup d’autres avant vous.

Enfin, sachez bien vous entourer aussi. Rares sont les artistes qui ont vraiment cartonné alors qu’ils bossaient tout seuls dans leur coin. Faites-vous des potes qui partagent la même passion que vous, échangez sur les forums et les réseaux sociaux, travaillez avec un ami ou membre de votre famille ayant des connaissances ou compétences qui pourraient être complémentaires aux vôtres. Souvent, l’union fait la force.