Voici 32 conseils très précieux qui vous aideront à mettre en place votre campagne de collecte de fonds, mais surtout à garantir son succès sur les plateformes de crowdfunding.
Crowdfunding ?
Je l’ai déjà longuement expliqué dans cet article, mais commençons tout d’abord par rappeler ce que c’est. Le crowdfunding est un terme anglais pour désigner le financement participatif, une pratique consistant à collecter des fonds sous la forme de petits montants grâce à la contribution d’un grand nombre de personnes, généralement via une plateforme Internet spécialisée. Voilà, ça c’était pour la description académique. Mais concrètement, comment ça marche?
Imaginons que vous ayez inventé un concept ou un produit révolutionnaire. Disons par exemple qu’il s’agit d’un appareil qui permet d’enregistrer les rêves et de les partager ensuite sur les réseaux sociaux. D’abord, vous m’en mettrez un de côté, ensuite vous allez préparer une campagne de crowdfunding afin de trouver les fonds nécessaires pour financer votre projet (quoi qu’avec une idée pareille, soyez certain que Google et le gouvernement chinois se bousculeront pour vous acheter l’idée en vous proposant un chèque dont le montant est si élevé qu’on aura du mal à compter le nombre de zéros suivants le premier chiffre, mais bref, fermons cette parenthèse qui est déjà beaucoup trop longue…).
Vous allez donc préparer minutieusement votre campagne grâce aux précieux conseils que vous allez découvrir ici, indiquer une date limite et surtout combien il vous faut. Une fois la campagne ouverte, les internautes qui seront séduit pas votre idée auront la possibilité de la supporter en décidant de donner un montant qui peut aller de un à plusieurs milliers euros (ou dollars, CHF, etc.).
Une fois la campagne achevée et si le montant de l’objectif est atteint*, cette somme vous sera alors versée, vous pourrez démarrer la production et la vente de votre machine, et les internautes recevront leur contrepartie. Ah oui, car il y a une contrepartie*. Elle est souvent proportionnelle au montant donné, mais généralement cela peut être une simple carte de remerciement ou un dîner avec vous, voire carrément un voyage, mais on verra cela plus en détail.
* Selon le type de crowdfunding choisi. Non mais si vous ne voyez vraiment pas de quoi je parle, je vous conseille vivement d’aller lire mon premier article sur le crowdfunding.
Comment mettre en place une campagne de crowdfunding ?
Voyons donc quels sont les trucs qui vous donneront un sacré coup de pouce pour réussir votre campagne de financement participatif. Je les ai regroupés en 3 parties : avant, pendant et après la campagne.
Avant la campagne
1Choisir la bonne plateforme : il existe différentes catégories de crowdfunding et chaque plateforme est dédiée à l’une ou plusieurs d’entre elles. Vous devrez donc choisir celle qui est le plus adaptée à votre projet. Il vous faudra également choisir entre une plateforme locale ou internationale, selon que votre projet puisse intéresser le monde entier ou, au contraire, juste les personnes de votre région.
Autres éléments à considérer, certaines plateformes affichent un taux de réussites plus élevé que d’autres (en fonction des secteurs et des montants demandés) et certaines d’entre elles proposent de diffuser votre campagne en plusieurs langues. Tenez compte de ces différents critères lorsque vous ferez votre choix.
2Proposez un projet original : il est capital que votre produit ou service soit original. Il doit apporter une réponse à un problème, être réellement innovant, fun à utiliser, sympa à regarder, le concept peut être marrant, etc. bref, que ce soit visuel ou fonctionnel, il doit avoir ce petit quelque chose de plus encore jamais vu ailleurs.
Par exemple, si votre produit est un moule à gaufres et rien d’autre, pas certain que cela intéresse quiconque. Par contre s’il est coloré ou au contraire d’un monochrome très classe, s’il fait des gaufres aux formes originales ou personnalisables, dispose d’une connexion WiFi ou Bluetooth, etc., là ça devient plus intéressant. Soyez créatifs!
3Ne vous précipitez pas : mettez-vous-y bien à l’avance et donnez-vous tout le temps nécessaire afin de réfléchir à la manière dont vous allez mener cette campagne et de ce que vous voulez y mettre. Comme le disait… euh… je ne sais plus qui : La réflexion précède l’action, la précipitation ruine toutes affaires.
Commencez par ouvrir un document texte vierge sur votre ordinateur. Optez pour un logiciel tel que Microsoft Word, Libre Office Writer ou Google docs plutôt que le bloc-notes basique. L’avantage est qu’ils ont un correcteur d’orthographe intégré et des possibilités de mise en page bien plus puissantes. Écrivez-y ensuite tout ce qui vous passe par la tête concernant votre projet.
Cela vous demandera un travail de réflexion qui durera quelques jours donc pensez à installer une application de type mémo sur votre smartphone, comme par exemple Evernote ou G-Notes (que j’utilise moi-même) afin de ne rien oublier. Une fois que vous aurez réuni suffisamment d’idées et d’informations, structurez le tout sous forme de titres, sous-titres et paragraphes et constructions de phrases.
4Une photo de qualité : Votre projet sera affiché sur les timeline Facebook, Twitter, Pinterest, etc. ou encore sur la page répertoriant tous les projets en cours sur la plateforme de financement participatif (PFP) et sera donc noyé au milieu d’une multitude d’autres informations. Afin d’attirer l’attention du potentiel contributeur, il est capital de choisir une image susceptible d’attirer son attention.
Lorsque vous prendrez des photos, soignez le cadrage, l’exposition, la composition, etc. Celle que vous choisirez comme vignette pour illustrer votre projet ne devra pas nécessairement être explicite, elle peut être intrigante et susciter la curiosité, mais en tous les cas assurez-vous qu’elle soit colorée, claire et nette.
Vous pouvez utiliser votre smartphone pour cela, mais je vous conseille de faire appel à quelqu’un qui s’y connaît pour vous aider. Vous avez certainement un·e ami·e ou un·e cousin·e qui a des compétences en photographie ? Si ce n’est pas le cas, vous pouvez apprendre les bases en consultant mon article sur ce sujet.
5Trouvez un titre accrocheur : lorsque l’internaute aura eu le regard attiré par votre image, il va certainement vouloir lire le titre indiqué juste en dessous pour savoir de quoi il s’agit. C’est donc un élément aussi important que la photo d’illustration, car l’un comme l’autre déterminera s’il cliquera ou non dessus.
Commencez par écrire tous les titres qui vous passent par la tête. Même si certains vous semblent un peu ridicules, ils peuvent comporter un mot-clé intéressant qui finira par servir dans la formulation finale. Une fois que vous avez une liste de 2 ou 3 titres qui vous semblent sympas, vous allez utiliser un outil qui vous coûtera certes quelques euros, mais qui s’avérera être d’une redoutable efficacité afin de savoir lequel garder : Facebook Ads.
Pour cela, il vous faut tout d’abord avoir une page Facebook liée à votre produit ou service. Ensuite vous allez créer différentes campagnes de publicité pour cette page, en essayant les différentes combinaisons d’images et de titres possibles (image 1 avec titre 1, images 2 avec titre 1, image 1 avec titre 2, image 3 avec titre 1, etc.).
Il ne s’agit que d’un test donc ne mettez que quelques euros (ou $, £, ¥…) pour chaque pub et choisissez une durée de publication assez courte (3 à 5 jours). Au terme de cette période, identifiez l’annonce qui a récolté le nombre de clics le plus élevé et vous connaîtrez ainsi la combinaison qui devrait avoir le plus de succès pour votre campagne de crowdfunding.
Un autre outil similaire est AdWords, la régie publicitaire de Google. Avec celui-ci, vous aurez la possibilité de ne tester que les titres via une campagne sur le Réseau de Recherche. Votre annonce sera composée du titre, de l’URL (adresse Web de votre page Facebook ou votre site Web) et d’une petite description de deux lignes.
L’autre avantage est que vous rassemblerez une petite communauté de fans qui pourront suivre l’évolution du projet, éventuellement acheter le produit ou utiliser le service que vous proposez lorsqu’il sera disponible, mais surtout être avertis dès que la campagne de crowdfunding sera en ligne.
6Créez une page Facebook : un excellent moyen de sonder l’intérêt que pourrait susciter votre projet est de créer une page Facebook quelques semaines avant de lancer votre campagne de crowdfunding. Une fois créée, partagez-là avec vos contacts et lancez une campagne de pub Facebook. Cela vous coûtera quelques euros, mais ce sera un excellent crash test. Si vous arrivez péniblement à atteindre un objectif minimum de Like, c’est qu’il y a un souci quelque part et donc qu’il faudra peut-être revoir votre stratégie de communication.
7Rendez votre projet sexy : Le texte que vous allez écrire pour présenter votre projet est crucial. Présentez-le avec un réel enthousiasme mais sans le surjouer, enjolivez mais sans mentir. Expliquez les choses d’une manière claire et compréhensible par tous et répondez à des questions basiques telles que c’est quoi et pourquoi, c’est qui, c’est où, et c’est comment ?. Mettez-y de l’humour, mais attention aux lourdeurs, utilisez des méthodes de vente et de persuasion déjà éprouvées, montrez à quoi ça sert et tout ce que l’on peut faire avec votre produit ou service. Faites des démonstrations spectaculaires et utilisez la technique du storytelling.
8Le storytelling : le storytelling est l’art de raconter une belle histoire pour déclencher un sentiment d’empathie chez le client, qui lui donnera envie d’acheter votre produit ou de souscrire à votre idée. Cette technique, un peu manipulatrice je vous l’accorde, peut s’utiliser de différentes manières : Vous pouvez raconter votre propre histoire si elle est originale et étroitement liée à votre projet, une histoire qui raconte de quelle manière votre produit ou service changera la vie de ceux qui l’utiliseront, une métaphore qui rendrait un concept peut-être trop technique en histoire passionnante, une histoire complètement inventée dont la chute surprenante aurait un lien direct avec votre produit ou service… Faites donc travailler votre imagination et racontez une histoire susceptible de déclencher une émotion positive.
9Soyez crédible : montrez que vous êtes complètement investi dans ce projet, parlez de ce que vous avez déjà accompli, du temps et de l’énergie que vous y avez mis. Parlez également de vos compétences et de vos expériences. Bref, tout ce qui pourrait apporter plus de crédibilité à vous et votre projet.
10Montrez un prototype : si vous proposez un produit, il serait judicieux de montrer qu’il est techniquement possible de le réaliser. Pour cela, le meilleur moyen est de montrer un prototype et d’en faire la démonstration. Ou alors, une maquette ou un schéma, etc. Et s’il s’agit d’un service, une mise en situation grâce au storytelling et à la vidéo sera certainement très efficace.
Exemple à ne pas suivre
11Faire une vidéo : voilà un élément qu’affectionnent tout particulièrement les internautes, surtout ceux qui n’aiment pas trop la lecture. Il n’y a pas mieux pour présenter votre produit ou service, à condition de respecter quelques règles essentielles : utiliser la technique du storytelling comme expliquée un peu plus haut, soigner le cadrage, la composition, le son et l’exposition, faire un montage dynamique avec une bande-son adaptée, le tout dans une vidéo de 2 ou 3 minutes.
Comme pour la photo, si vous n’avez absolument aucune compétence dans ce domaine, demandez l’aide d’un·e ami·e qui a de l’expérience dans le tournage et le montage vidéo. Sinon, il existe des tas de tutoriel intéressants sur YouTube.
12Inspirez-vous des campagnes à succès : si vous êtes arrivé jusqu’ici et que malgré tout c’est le flou artistique le plus total dans votre esprit, allez voir ce qui se fait ailleurs. Passez d’une plateforme de financement participatif à l’autre (Kickstarter, Ulule, Indiegogo, Kisskissbankbank, etc.) et parcourez les différents projets.
Repérez tout ce qui vous plaît et attire votre regard, les arguments, les titres accrocheurs, les photos et vidéos, la manière de communiquer, etc. Puisez-y de quoi vous inspirer, mais attention, inspirer ne veut pas dire copier/coller.
N’examinez pas que les plus gros succès, mais allez donc également voir les échecs, ceux qui ont récolté 0% des fonds demandés, c’est également très instructif vous verrez.
Et pourquoi pas participer vous-même au financement d’un projet ? C’est un moyen parfait pour apprendre comment cela fonctionne du point de vue du contributeur, mais également de voir les techniques qu’utilise le crowdfunder pour communiquer avec eux.
13Fixez le bon montant : le montant demandé contribue énormément au succès (ou à l’échec) d’une campagne de financement participatif. Il est à mettre en rapport direct avec le nombre de contributeurs que vous estimerez pouvoir toucher avec votre projet.
Globalement, il existe 3 cercles de donateurs : dans le premier, on retrouve la famille, les amis et collègues de bureau ; dans le deuxième les amis des amis et les autres connaissances ; et le reste des habitants de notre planète (et d’ailleurs peut-être) se situent dans le dernier cercle. Plus vous touchez de monde dans ce troisième cercle et plus vos chances de récolter un montant élevé sont grandes.
Un autre paramètre déterminant est la cohérence entre ce montant et le projet que vous portez. Si les internautes détectent une disproportion flagrante entre les deux, que par exemple vous demandez 180.000€ pour écrire un livre de cuisine consacré aux choux de Bruxelles ou au contraire 1000$ pour faire un fan-film Star Wars de deux heures, ça risque de ne pas se passer comme vous l’auriez souhaité. Calculez donc vos besoins de manière précise, mais restez réaliste.
Gardez à l’esprit qu’une petite campagne a des chances de dépasser l’objectif alors qu’une campagne trop ambitieuse risque fort de ne pas l’atteindre. Ce dernier point est important, car il faut savoir que la plupart des plateformes de crowdfunding (mais pas toutes) appliquent la politique du tout ou rien, ce qui veut dire que si l’objectif n’est pas atteint (même à 99 %) vous n’obtiendrez rien et les internautes recevront leur argent de retour. Quoi qu’il en soit, expliquez, sans forcément rentrer dans les détails, comment sera réparti l’argent que vous collectez.
Sachez également que la plupart des plateformes de crowdfunding proposent des statistiques montrant quelles sont les sommes généralement atteintes selon les différentes catégories. Allez-y faire un tour, car c’est également un élément à prendre en considération.
Enfin, n’oubliez pas de tenir compte des différents frais, comme ceux prélevés par la plateforme et qui varient généralement entre 3 % et 10 % (commission et frais de transactions inclus), les frais de fabrication et d’envoi des contreparties, les éventuels services payants auxquels vous auriez fait appel (marketing, communication, photo/vidéo, etc.).
Très important aussi, les fonds collectés sont considérés comme des revenus dans beaucoup de pays et vous serez donc imposé sur base de ces montants. Renseignez-vous pour connaître les particularités fiscales appliquées chez vous.
14Le syndrome du restaurant vide : Si vous êtes comme la plupart des gens, vous hésiterez certainement à rentrer dans un restaurant dans lequel vous n’êtes jamais allé auparavant et qui, mis à part le serveur qui joue à Candy Crush affalé sur une chaise, est complètement vide. C’est exactement le même phénomène qui se passe lorsqu’on arrive sur une page de financement nouvellement créée.
Les internautes, voyant le compteur à zéro, vont préférer repasser plus tard (s’ils n’oublient pas) pour voir s’il y a plus d’activité. Selon une étude de Ulule, si 30% des fonds sont récoltés dans les premiers jours, il y a 93% de chances pour que l’objectif soit atteint. N’hésitez donc pas à faire appel à votre premier cercle (que j’évoque juste avant) dès que votre campagne sera en ligne et demandez-leur d’y participer. Même si le montant qu’ils donnent n’est pas très élevé, le nombre de contributeurs sera le déclic qui pourra faire décoller la campagne.
15Fixez la bonne durée : les collectes de fonds s’étalent généralement sur une période comprise entre 30 et 90 jours. On serait tenté de croire que plus la durée est longue et plus cette collecte a de chances d’atteindre, voire de dépasser l’objectif, mais c’est plus compliqué que ça.
Le problème avec la longue durée est que la campagne peut arriver à un stade d’essoufflement ou même de stagnation et augmenter ainsi le risque que le donateur décide de se rétracter en se disant que de toute façon l’objectif ne sera jamais atteint.
L’autre risque est que le potentiel contributeur se dit que finalement il a le temps et décide donc de repasser plus tard… sauf qu’il ne repassera jamais. Non, il vaut mieux opter pour une période de 30 à 45 jours maximum en gardant un rythme de communication dynamique et soutenu.
16Synthétisez au maximum : même si vous avez des tonnes de choses à raconter ou à expliquer concernant votre projet, surtout n’obligez pas les internautes à lire 3 pages de texte, car il y a de grandes chances pour qu’ils ne le fassent pas.
Une fois votre texte de présentation rédigé, relisez-le plusieurs fois et tâchez d’identifier les éventuelles longueurs ou les passages ennuyeux, virez ce qui finalement vous semble moins important et synthétisez ce qui reste. Et si malgré tout c’est encore trop long, expliquez uniquement l’essentiel à savoir et ajouter un lien menant vers une page Web ou un blog contenant plus de détails.
17Créer un petit site Web ou un blog : Comme je l’ai expliqué, il vaut mieux ne pas inonder la page de crowdfunding d’informations en tout genre et ainsi perdre l’attention du lecteur. Mais que faire si celui-ci veut connaitre tous les détails de votre projet ? Un site Web ou même un blog pourrait très bien remplir cette mission.
De plus, comparées à une page Facebook par exemple, les possibilités de mises en page et de personnalisations sont bien plus grandes. Une opportunité de plus d’en mettre plein la vue à vos visiteurs, mais aussi de renforcer un peu plus votre crédibilité et d’augmenter votre visibilité.
Alors, je vous rassure tout de suite, il n’est pas question ici de créer un site contenant une multitude de pages et de contenus divers. Pas besoin d’un Wikipédia pour présenter votre projet, une seule et unique page suffit. Il existe d’ailleurs toute sorte d’outils souvent gratuits qui vous aideront à cette tâche et vous verrez que c’est finalement bien plus simple que vous ne pouviez l’imaginer.
Cette page devrait contenir une partie texte, une galerie photo et/ou vidéo et un formulaire de contact, et c’est tout… sauf si vous avez d’autres éléments à ajouter et qui sont propres à votre projet. Maintenant, si vous n’avez ni le temps ni l’envie de créer un site et que vous disposez un budget suffisant, rien ne vous empêche faire appel à un professionnel qui le réalisera pour vous pour pas trop cher.
18Créez une newsletter : affichez un formulaire d’inscription à votre newsletter sur la page de crowdfunding, votre site Web et vos réseaux sociaux afin de donner la possibilité aux internautes d’être tenu informé des dernières actualités de votre projet via leur courriel. C’est de plus une base de données qui vous sera très précieuse pour garder le contact une fois la campagne achevée.
19Diversifiez les moyens de paiement : tout le monde n’a pas la possibilité ou même l’envie d’utiliser le paiement en ligne (PayPal, Visa, etc.). Assurez-vous donc, si la plateforme que vous avez choisie le permet, de proposer d’autres moyens tels que par chèque, vivement ou même en espèces. Indiquez aussi clairement quelle est la procédure à suivre pour chacun d’eux.
20Montrez-vous : Même si vous avez des complexes et à moins d’être le sosie d’Adolphe Hitler, montrez votre tête. Les gens aiment savoir à qui ils ont affaire donc, que ce soit sur vidéo ou sur photo, montrez-vous sous votre meilleur jour.
21Créez une section FAQ : La FAQ (Frequently Asked Question ou Questions fréquemment posées en français) est un moyen très simple d’expliquer les choses clairement. Mettez-vous donc à la place des potentiels contributeurs et créez une liste de question/réponse que vous mettrez bien en évidence sur votre page. Afin de pouvoir l’alimenter, assurez-vous que les Internautes puissent vous contacter facilement via un bouton Contactez-moi ou Vous avez une question ? par exemple.
22Proposez une contrepartie originale et adaptée au montant donné : la répartition des différents paliers de donations se fait généralement sur 6 à 8 niveaux (ex. 10 € — 20 € — 50 € — 100 € — 200 € — 500 € — 1000 € – 5000 € et +) de manière à ce qu’il y en ait pour toutes les bourses. Même si un internaute est intéressé par votre projet, il y a de fortes chances pour qu’il n’y participe que si les contreparties en valent la peine.
S’il s’agit d’un produit technologique par exemple, le contributeur sera motivé par le fait de pouvoir l’acquérir avant tout le monde et cela à un prix réduit. Et si une version personnalisée ou accompagnée d’un bonus est disponible sur un des paliers supérieurs, il y a des chances pour qu’il choisisse plutôt un de ceux-là.
Proposez donc quelque chose d’original, de décalé ou de créatif, mais surtout adapté à chaque palier. Et si vous avez besoin d’idées, allez faire un tour sur les différentes collectes en cours pour voir quelles sont les récompenses proposées.
23Évitez certaines périodes : débuter ou terminer une campagne de crowdfunding durant les vacances scolaires, les jours fériés, la fin du mois ou les soldes n’est pas une bonne idée. Les potentiels contributeurs ont souvent la tête ailleurs ou le compte en banque à sec.
24Ne lancez la campagne que lorsque vous serez vraiment prêt : avant tout, commencez par relire cet article puis revérifiez chaque détail de votre campagne. Gardez à l’esprit qu’une fois lancée, il ne vous sera plus possible de modifier ni le montant ni la durée.
Ensuite, comme il est difficile de garder une certaine objectivité sur un projet auquel on a consacré parfois de longs mois de travail, demandez leur avis à certains de vos proches. Un regard extérieur ne pourra vous être que bénéfique.
Pendant la campagne
25Faites marcher vos réseaux, contactez la presse, les blogeurs… : dès que la campagne a démarré, faites le plus de bruit possible autour de vous. Utilisez tous les moyens de communication dont vous disposez (Facebook, Twitter, LinkedIn, courriel, téléphone, courrier postal, etc.) pour avertir un maximum de personnes (amis, famille, collègues, clients, etc.).
Soyez convaincant et n’hésitez pas à prendre contact également avec certains blogeurs ou même avec la presse locale et nationale. N’oubliez pas que les premiers jours sont décisifs, faites donc travailler votre cerveau et trouvez un maximum de façons de diffuser l’information.
26Assurez le suivi et impliquez-vous au maximum : Si vous songiez pourvoir souffler un peu et ne repasser que de temps à autre pour voir où en est le compteur de donations, désolé, mais vous êtes dans l’erreur. Pas de temps pour la sieste, à partir de maintenant c’est un véritable marathon qui commence pour vous, car il y a énormément de choses que vous pouvez encore faire :
- Écrivez un petit message à chaque fois qu’un palier symbolique a été franchi (1.000 €, 3.000 €, 5.000 €, etc.) puis fixez des objectifs intermédiaires pour motiver les internautes. Le but ici est de maintenir un certain effet d’urgence.
- Donnez des nouvelles optimistes sur l’évolution de votre projet et sur l’état de votre campagne via les réseaux sociaux, votre site Web, la newsletter et la page de crowdfunding.
- Ajoutez des photos, vidéos ou tout autre nouveau contenu pertinent.
- Partagez les éventuels articles de blog ou de presse qui sont consacrés à votre projet.
- Remerciez individuellement chaque donateur, même les plus petits et motivez-les à devenir vos ambassadeurs auprès de leur entourage.
- Trouvez de nouveaux contributeurs et cherchez à convaincre ceux qui hésitent encore.
- Répondez aux messages ou aux éventuelles questions qu’on vous a envoyés.
- Continuez à alimenter la FAQ, le blog, la page Facebook…
Gardez un rythme soutenu et consacrez-y un maximum de temps. Il ne faut surtout pas que le contributeur voyant la campagne stagner se décide à utiliser son droit de se rétracter. Une campagne de crowdfunding c’est comme les pâtes, il faut sans cesse tourner dedans pour éviter qu’elles ne collent ensemble et finissent pas s’engluer.
27La dernière ligne droite : Deux cas de figure :
- a Vous avez atteint votre objectif : fixez un nouvel objectif plus élevé en expliquant à quoi servira cette somme supplémentaire. Par exemple, si vous collectez des fonds afin de publier votre livre de cuisine, dites que vous allez faire imprimer 8.000 exemplaires au lieu des 5.000 initialement prévus. N’oubliez pas de tenir compte du temps qu’il reste avant la clôture des dons.
- b Vous n’avez pas atteint votre objectif : restez optimiste et redoublez d’efforts pour trouver d’autres contributeurs. Expliquez la situation et communiquez un maximum sur vos réseaux, votre blog et la page de crowdfunding, contactez d’autres blogeurs, d’autres organes de presse, etc. Tout est encore possible tant que le compte à rebours n’est pas terminé.
28Contribuez également vous-même à la collecte de fonds : si la collecte est sur le point de se terminer, mais que l’objectif n’est pas encore atteint et qu’il ne manque pas grand-chose pour y arriver, complétez le montant vous-même en faisant un don. Et si vous n’avez pas suffisamment d’argent pour cela, vous pouvez toujours demander un prêt à l’un de vos proches.
Après la campagne
29Ne décevez pas vos donateurs : vos contributeurs vous ont donné deux choses précieuses : une partie de leur argent ainsi que leur confiance. Ne tardez donc pas à fabriquer et envoyer les contreparties et surtout, allez jusqu’au bout de votre projet. Il existe des cas (heureusement rares) de personnes ayant simplement flambé tout l’argent qu’ils ont récolté et ça, ce n’est vraiment pas cool!
30Donnez des nouvelles : continuez à alimenter vos moyens de communication de l’avancée du projet. Même si la collecte de fonds est achevée, vous avez maintenant une communauté de fans qui vous suivent. Il ne tient qu’à vous de maintenir cette fidélité en publiant régulièrement des photos, vidéos et autres news relatives à votre projet.
31Soyez reconnaissant : indiquez le nom de chaque contributeur sur un lieu ou un objet ayant un lien direct avec le projet. Cela se fait de plus en plus et je trouve que c’est la plus belle façon de leur rendre hommage.
Quelques exemples : Un chef d’entreprise à fait graver chaque nom sur une plaque qu’il a placé à l’entrée des nouveaux bâtiments de son entreprise, un autre les a peints sur le bateau qu’il a pu restaurer entièrement grâce à eux, d’autres les ont affichés au générique de fin de leur long métrage, d’autres encore sur le programme d’un spectacle, etc.
Bon, ceci n’est pas vraiment un conseil, mais plutôt une idée que j’ai trouvé géniale et que je tenais à partager avec vous. C’est désormais chose faite.
32En cas d’échec : Les statistiques de Kickstarter, la plus célèbre plateforme de crowdfunding, sont éloquents : seuls 38% des projets atteignent leur objectif et 17% ne récoltent même pas le moindre centime. Même sur les autres plateformes ce taux d’échec reste relativement élevé et parmi les causes les plus souvent évoquées par les professionnels du secteur on retrouve :
- aUn manque de préparation avant de lancer la campagne : D’où l’utilité de cet article. D’ailleurs, je vous conseille de l’imprimer puis de le relire, et même d’en lire d’autres si vous voulez, pour être certain d’avoir bien assimilé chaque point.
- bUn réseau de départ bien trop faible : N’oubliez pas qu’il faut créer rapidement une communauté autour du projet et inciter chacun à répercuter l’information à son tour. C’est un élément décisif qui se prépare bien avant le lancement de la campagne (oui, je l’ai déjà dit, mais je n’insisterai jamais assez sur ce point).
- cLe manque d’implication durant la campagne : Encore une fois, même si des équipes se chargent de promouvoir votre projet au sein de leur plateforme de crowdfunding, cela ne veut pas dire que vous pouvez faire la sieste ! Donc, bossez, bossez et puis bossez jusqu’à la dernière minute de la campagne.
- dL’idée n’intéresse personne : c’est bien la dernière chose qu’un porteur de projet veut entendre… il faut pourtant parfois se rendre à l’évidence. Si c’est le cas, ne soyez pas obstiné et passez à autre chose. Dites-vous que vous avez appris pas mal de choses grâce à cette aventure, même si elle ne vous a pas menée là vous vous vouliez aller.
C’est donc l’heure de remettre votre stratégie en question. Si vous n’entrez pas dans la catégorie d (mais comment savoir ?), ne perdez pas espoir et remettez-vous au travail. Revérifiez chaque détail de votre campagne et tâchez d’identifier d’où est venu le problème.
Activez le mode « Warrior » et remettez-vous au boulot!Si vous avez du mal, pourquoi ne pas faire appel à une agence ? Elles fleurissent un peu partout et sont souvent payées à la commission. Quoi qu’il en soit, prenez quelques jours pour y réfléchir puis corrigez ce qui doit l’être et relancer une nouvelle campagne en béton cette fois-ci !
Conclusion
Vous l’aurez compris, une campagne de Crowdfunding n’est vraiment pas aussi simple à mettre en place qu’on l’imagine. Il y a énormément de choses à faire avant, pendant et après son lancement. C’est un travail difficile et rien ne garantit qu’on atteindra le but que l’on a fixé, ce qui peut être excessivement frustrant.
Le nombre de plateformes et de projets a explosé au cours de ces dernières années et les contributeurs ne savent plus où donner de la tête. Ce sont donc les campagnes les plus efficaces et les plus visibles qui remporteront souvent la mise.
Si vous voulez avoir toutes les chances de votre côté, il vous faudra travailler dur et avoir une motivation à toute épreuve. Bon courage, vous y arriverez !
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